Placé à la frontière de la Flandre et de l’Artois et des départements du Nord et du Pas-de-Calais, ce «col» de la vallée de l’Aa, resserré entre deux collines couvertes de forêts, forme un passage naturel, «porte» de la plaine maritime flamande vers Saint-Omer et l’intérieur de la Flandre.
Le nom de Watten pourrait venir du flamand WAETEN, GAETE, GAT. Que l’on pourra rapprocher de l’origine saxonne et anglaise WADE, GATE.
Jusqu’au VIIe siècle, la mer du Nord couvrait l’ensemble du pays que forme aujourd’hui la place maritime flamande.
Saint-Omer, appelé alors Sithiu, se trouvait au fond d’un golfe. La côte descendait de Guines par Ardres et Audruicq, fléchissait jusqu’à Watten et repartait sur Bergues, Hondschoote, Loo, Dixmude, en longeant le pied des «monts» de Millam, de Merckeghem, de Looberghe. Pour se rendre à Saint-Omer par voie d’eau (la seule praticable, puisque toutes les terres émergées étaient couvertes de forêt), il fallait obligatoirement passer entre le promontoire d’Eperlecques et celui de Watten. La présence, au fond de la vallée, de la rivière de l’Aa, sera un élément primordial pour l’essor de Watten.
Le «col» de Watten était alors un détroit marin; la « Montagne », haute de 72 mètres, commandait ce passage. Celui qui y était établi surveillait à sa guise les allées et venues entre Saint-Omer et le large.
Elles succombèrent toutefois et subirent la loi de leurs vainqueurs. Watten offrait aux Romains une position militaire non négligeable. Après y avoir placé un camp, ils établirent une forteresse autour de laquelle se groupèrent quelques habitations. La ville gallo-romaine plantée sur la hauteur de Watten eût une certaine importance. Une chaussée la reliait à Cassel, centre de la domination des légions en Morinie.
- Gallo-Celtes: nom des anciens Gaulois et de quelques autres peuples de même race. Morins : peuple de l’ancienne Belgique cantonné la long de la mer. Ménapiens : peuple gaulois habitant les bouches d’Escaut, de la Meuse et du Rhin. ↩︎