C’est dans les installations de cette ancienne minoterie, au pont de Houlle, que M. Dedours établit en 1893 une centrale électrique, premier réseau d’électricité privé de la région. En 1905, les installations furent reprises par la Société Béthunoise et la centrale transformée en tannerie. La familiale Delaplace exploitait à Loverstel, avant 1900, une vannerie qui avait comme clients des cultivateurs de Watten et des environs. Jusqu’en 1898, la famille Guilleman était renommée pour la fabrication des chaises effectuées entièrement à la main. La dernière entreprise fut celle de M. Deduytsche qui portait comme enseigne «A la chaise noire». Plusieurs tonnelleries étaient spécialisées dans la fabrication des fûts de brasserie, barattes, seaux, cuves et exportaient dans toute la région.
Aux environs de 1900, le principal chantier de construction et réparation de bélandres, péniches, escutes1, bacoves, était celui de la Société Anonyme des Chantiers de la Colme, concurrençant les autres chantiers (Hénon, Morette, Fortry) établis sur la rivière de l’Aa en amont de Watten. Dans les bâtiments abandonnés par les Tanneries Lanvin, M. Thumerel de la Bassée ouvrit, en 1908, une galocherie. Reprise par M. Looten, cette industrie cessa en 1950. Il a existé, également, une autre galocherie, celle de M. Chaumette. Entre 1900 et 1940, M. Félix Duriez exploita une sécherie de chicorée.
Jusqu’en 1893, la moutarde était fabriquée sur place à l’usage des épiciers locaux. Une fabrication de friandises, dénommées localement «Cavés»2, était exploitée par Henri Stoclin, rue de Dunkerque. Entre 1873 et 1890, M. Willay fabriquait du cirage. Vers 1873, M. Hannequin établit une corderie. Le chanvre en provenance de Russie, via Dunkerque, arrivait brut par la barque. Il fallait le préparer (peignage, filage) avant de la livrer en corde. Les expéditions ne dépassaient guère la région de Saint-Omer-Bourbourg. L’atelier ferma ses portes en 1907 par suite de l’ouverture d’usines plus importantes. Quelqu’un disait «Plus de bière pour les Flamands, c’est la dernière des privations!» Les brasseries y étaient donc particulièrement prospères. Six entreprises y fonctionnaient en même temps. La Maison Persyn fut la dernière à brasser.