Déjà au début du XIXe siècle le Mont de Watten était exploité pour son gisement d’argile par les établissements Landeau pour la fabrication de pannes (tuiles). La carrière d’argile est devenue un site naturel protégé, le Lac Bleu, propriété du Département du Nord. C’est en 1912 que fut créée l’usine wattenaise des Tuileries du Nord et du Pas-de-Calais par Julien De Ruyffelaere, administrateur-directeur technique.
L’usine comprenait une salle des machines à vapeur, aux aciers et cuivres étincelants, ainsi que des appareils électriques, nécessaires à la fabrication des tuiles, du malaxage à la cuisson. Le rendement était alors de 120.000 tuiles par jour. Successivement agrandies en 1921 et 1923, les tuileries occupaient sur près d’un kilomètre les berges du canal de l’Aa, au pied du Mont de Watten. Les tuileries furent reprises par le Comptoir Tuilier du Nord, et occupaient jusqu’à 700 ouvriers. Mais lors de la Seconde guerre mondiale, l’usine servit à l’occupant de stockage de munitions et subit d’importants dégâts à cause des bombardements.
A sa fermeture en 1960, les tuileries n’occupaient plus que 200 personnes malgré une production annuelle de 15 millions de tuiles, rives et faitières. L’argile, matière première utilisée pour la fabrication de tuiles, était affleurant à Watten et extraite dans une carrière située derrière le sommet de la Montagne. C’est l’argile des Flandres, ou argile yprésienne, parfois nommé clyte ou « klitje ». Aujourd’hui la carrière est devenue un site naturel protégé, le Lac Bleu, propriété du Département du Nord.
Source : Bulletin des Amis du Vieux Watten et de sa Région, n°20, octobre 1990.